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"Chroniques transatlantiques"
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3 février 2006

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Le dernier ouvrage de Bernard-Henri Levy (“American Vertigo”, paru aux Etats-Unis en anglais avant d’etre diffuse dans l’hexagone) provoque des reactions contrastees aux Etats-Unis.

americanvertigojpg

L’article ci-joint, paru dans la New York Times du 29 janvier dernier sous la plume de Garrison Keillor, en est un bon exemple. Il est intitule : “In the Road Avec M.Levy” (A lire ici : In_the_Road1.doc). Comme je suis paresseux, je n’ai pas traduit l’article, que les non-anglophones veuillent bien me pardonner. 

En vrac, quelques observations sur ce cruel article :

1 – L’intellectuel francais ne semble pas etre un tres bon produit d’exportation. Il ne faudra pas compter sur lui pour reequilibrer une balance commerciale deficitaire. Tant pis, il continuera d’errer dans les cafes du 6eme arrondissement.

2 – Keillor ne se retrouve apparemment pas dans le portrait que BHL dresse des Etats-Unis, et s’irrite – sans doute a juste titre – des generalisations excessives et simplistes de BHL. Pourtant, il tombe dans le travers qu’il denonce en parlant des “Francais” ou des “ecrivains francais” (“French writers”, “the French”) pour critiquer BHL : pas tres coherent tout cela…

3 – Soyons clair BHL ne represente que lui-meme, et c’est deja beaucoup vu son ego surdimensionne. Qu’il soit critiqué, soit, mais que l’on n'elargisse pas le spectre de la critique a l’ensemble de la nation, si possible.

levy

4 – Keillor a probablement raison: ce livre (que je n’ai pas encore lu) est sans doute autant au sujet de la France qu’au sujet des Etats-Unis. Aucun commentateur etranger n’echappe a cette critique, et je suis bien conscient que ce blog lui-meme est autant a propos de la France qu’a propos des Etats-Unis : ce qui nous etonne paraitra naturel a d’autres, l’ “exotisme americain” n’est pas forcement perceptible par les Americains eux-memes, et la comparaison n’est jamais bien loin de la description. Il en va d’autant plus ainsi pour des Francais nostalgiques de leur grandeur passee et qui cherchent a comprendre les ressorts de la reussite de la nation americaine.

5 – Il demeure que, pour caricaturales que paraissent les differentes etapes de BHL, il s’agit aussi de l’Amerique ! Cliches ? Poncifs ? Il vient pourtant un moment ou l’on est responsable de l’image que l’on projette de soi. Reprenons les etapes denounces par Keillor: Las Vegas, La Nouvelle Orleans, Beverly Hills, Graceland a Memphis, le salon des armes a feu a Fort Worth, San Francisco la debridee, l’Iowa State Fair, une course de stock car, the Mall of America (je crois que c’est le plus grand mall au monde, dans le Wisconsin ou dans le Minnesotta), le Mont Rushmore, les eglises geantes, les Mormons, les Amish, …Qui peut dire que ce ne sont pas differents visages de l’Amerique ? Ce sont differents aspects d’une realite americaine extremement diverse. Ce n’est pas toute l’Amerique, mais c’est aussi l’Amerique.

6 – En conclusion, je conseillerais volontiers au journaliste du New York Times de sortir de la presqu’ile de Manhattan de temps a autre, et de partir a la decouverte d’un pays que visiblement il ne connait pas tres bien : le sien. Ou peut etre le connait-il, mais il le meprise, ce qui encore plus grave.

012106levy

BHL a accorde un entretien radiophonique a “All things considered,” excellente emission de NPR (National Public Radio), le 10 avril 2005, a propos de son dernier ouvrage. C’est ici, si vous voulez entendre son anglais, a l’accent francais assez prononce.

Enfin, pour un article plus aimable, mais non denue d’ironie, je vous conseille la lecture de l’article de Tunku Varadarajan, publie dans le Wall Street Journal du 21 janvier 2006 (French_Kiss.doc).

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Commentaires
F
L'épopée promotionnelle de BHL outre-Atlantique a fait couler un peu d'encre noire à Paris aussi.<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> FoxtrotBravo<br /> Paris, ce 6 février (anniversaire d'un grand homme que nous aimons bien...)
M
Sur le meme sujet, article tres complet de Jerome : http://insidetheusa.net/2006/02/03/bhl-et-son-vertige-americain/<br />
F
Il doit être content le BHL qu'on parle de lui. Comme plus personne ne prête l'oreille à ses propos ici, il semble avoir trouvé un bon filon
M
je suis entièrement d'accord sur la fin de l'article... comme je l'ai dit, cet article m'a surpris, venant de lui. je crois vraiment que venant de lui, c'est plutôt un article à prendre au deuxième degrés... mais si on ne le connait pas, c'est difficile à savoir. non, on n'a pas eu la visite de BHL mais le tournage en directe du Prairie Home Companion. Pour plus d'info sur lui: http://prairiehome.publicradio.org/ son émission passe le samedi soir sur ma radio publique mais à d'autres moments sur d'autres radios.
M
Tu as raison, Miss Lulu, il s'agit sans doute de la meme personne...que je ne connaissais pas avant d'avoir lu cet article du NYT ! Je suis pourtant un fidele auditeur de NPR...Son emission passe quand ? <br /> Mon commentaire tombe un peu a plat, car s'il est alle a Lafayette, on ne peut pas lui reprocher de ne pas connaitre son pays, n'est ce pas ? Je suis curieux : vous avez aussi eu droit a la visite de BHL ? <br /> Mais bon, a la lecture de l'article, j'avais un peu l'impression d'avoir affaire a un intello new yorkais qui s'offensait que l'on puisse dire qu'il y avait des red necks aux Etats Unis, des chretiens fondamentalistes, des gens qui appartiennent a des sectes ayant pignon sur rue, la peine de mort a tour de bras, le mauvais gout a tous les etages, des rudes cowboys, des malls faisant office des parcs d'attraction...bref, je ne vais pas reprendre la litanie de l'article et les etapes de "American Vertigo". Il y a aussi des gens cultives, raffines, moderes, ouverts sur l'exterieur, comme sans doute Keillor. Mais toute l'Amerique n'est pas comme lui.<br /> Et puis, j'ai trouve son dernier paragraphe completement pueril, lorsqu'il renvoit BHL au malaise dans les banlieues francaises : on n'aurait pas le droit de parler des Etats Unis et de ses problemes parce que la France rencontre des difficultes ? Pas tres serieux.
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