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"Chroniques transatlantiques"
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20 août 2005

Girard – Enfants – Greene

Un academicien dans l’Indiana

René Girard, tout récemment admis à l’Académie française, partage sa vie depuis plus de cinquante ans entre la France et les Etats-Unis. Il réside à l’Université de Stanford, à San Francisco, a ajouté la nationalité américaine à la nationalité française, mais passe plusieurs mois par an en France.

Si René Girard a enseigné à New-York et en Californie (littérature française, histoire, anthropologie, philosophie), il a commencé sa carrière dans les champs de maïs ! C’est ainsi qu’en 1953, il a passé un doctorat d’histoire contemporaine à l’Université de Bloomington, à une heure au sud d’Indianapolis (quelques photos de Bloomington sont visibles dans l'album photo consacré à Indianapolis). Le sujet : l’étude de l’opinion américaine à l’égard de la France de 1940 a 1943.

Au sujet de sa double identité, il déclare (Le Figaro du 5 août 2005) :

“J’ai profité des deux systèmes. Le campus américain est idéal sur bien des points : détaché des contraintes du monde, on y jouit d’une grande tranquillité et des ressources des bibliothèques.

En même temps, la France reste irremplaçable, en ce qu’il y existe encore un public non specialisé qui lit des essais, alors qu’aux Etats-Unis le monde universitaire forme un univers presque totalement séparé de la vie quotidienne. La France est sans doute le seul pays au monde où l’on s’insulte encore pour des idées. C’est parfois pesant; mais c’est un aiguillon pour ceux qui ont décidé, comme moi, de consacrer leur vie à la recherche : en France, pour le meilleur et pour le pire, les idées ont encore de l’importance…”

***

Avoir des enfants aux Etats-Unis

La loutre et moi-même sommes frappés par un phénomène que nous avons eu le loisir d’observer aux Etats-Unis : nombre de femmes, même diplomées et disposant de postes à responsabilités, cessent toute activite professionnelle (ou du moins la suspendent pendant de longues années lui donnant ainsi une tournure toute différente) dès qu’elles ont des enfants. Résultat, le nombre de femmes aux foyers est considérable, ce qui reste tout de même étonnant dans une société ou près d’un couple sur deux finit par divorcer.

J’ai eu un début d’explication lors d’une discussion cette semaine.

En effet, j’ai appris que les enfants n’étaient acceptés à l’école publique qu’à partir de 5 ans. Avant, il revient aux parents de s’organiser.

Il existe donc des écoles maternelles privées. Leur coût est d’environ 10.000-12.000 $ par an, soit un peu moins cher qu'une garde à domicile. Il n’existe pas d’avantages fiscaux et sociaux semblables à ceux existant en France (chèque emploi-service, quotient familial de l’impôt sur le revenu, allocations familiales).

La dernière solution en France est souvent représentée par les grands-parents, lorsqu’ils sont à proximité. Cependant, cette solution en est rarement une aux Etats-Unis puisque les couples ont des enfants plus tôt qu’en France (il est très fréquent d’avoir des enfants entre 20 et 25 ans, et pas uniquement dans des milieux défavorisés) et que les Américains prennent leur retraite beaucoup plus tard : Papy et Mamy ne peuvent pas rendre service, eux-mêmes travaillent !

Dans ces conditions, c’est un vrai mystère que les femmes américaines continuent d’avoir en moyenne 2 enfants (contre 1,9 en France). J’aimerais comprendre les raisons de cette situation.

***

Citation

“Les discours, sont souvent un moyen d’échapper à l’action, au lieu d’en être le prélude”.

                                Graham Greene   

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Commentaires
J
Ah, mais alors il faut en tenir compte quant on parle de taux de chômage très bas des Etat-Unis.<br /> Des femmes au foyer, pour longtemps, alors qu'elles travaillaient... Un taux de gens en prison "record" dégageant des postes sur le marché du travail (ou réduisant le nombre de chômeurs déclarés)...<br /> Voilà déjà deux explications du taux de chômage bas dont les admirateurs de l'Amérique nous rebattent sans cesse les oreilles !
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