Le plein de France
Chers lecteurs,
Finalement, ces deux semaines passées en France m’ont davantage éloigné de vous que je ne l’escomptais de prime abord. Mille excuses donc, surtout à ceux qui ont vaillamment continué à visiter le blog alors qu’il n’était pas réactualisé !
A ma décharge, je dirais que ces quinze jours ont été bien occupés. Elles m’ont permis de faire le tour des endroits qui me sont chers : baignades dans les petites criques autour de Bandol,
retour au Castellet,
découverte de l’embellissement de Toulon (il y avait à faire, il est vrai. Bravo Hubert Falco !), dimanche à la plage du Lavandou, pèlerinage à Aix-en-Provence. Puis Paris, la plus belle ville du monde ? Si je suis loin d’avoir fait le tour de toutes les grandes métropoles internationales, je ne suis pas pour autant resté chez moi. Je connais notamment Londres, Bruxelles, New-York, Los Angeles, Chicago, Miami, Rome, Prague, Budapest, Saint-Petersbourg, Copenhague, Helsinki, Lisbonne, Tunis, Le Cap, Stockholm, Genève, Dublin, … Aucune de ces villes n’est comparable à Paris, où tout respire l’histoire de France, où l’élégance est reine, où la civilisation atteint son apogée. Bon, bien sûr, il y a aussi des Parisiens, à Paris, et là, en termes de civilisation, c’est un peu le retour à l’âge des cavernes.
Le plein de France, durant ce séjour, ce fût aussi et surtout le plein de cuisine française. Là, j’ai été gâté ! J’ai été l’objet de l’affectueuse compassion de tous mes proches, ceux-ci ayant le souci constant de satisfaire mes papilles et mon estomac de toutes sortes de victuailles dont mon exil indianapolien me prive malheureusement. Merci à eux ! Et mention spéciale pour le lapin à la moutarde de ma belle-mère ; pour la blanquette de veau, le porc au caramel (tit cro), et le steack tartare (de la viande crue est impensable aux Etats-Unis) de Maman ; pour les harengs pommes à l’huile et l’agneau de chez Chartier à Paris (une institution, IXème arrondissement) ;
pour la daube de poulpe du Blanc Midi à Toulon (3, place de la poissonnerie) ;
pour les crêpes de froment de Marie-Christine ; et surtout, pour le repas avec mes parents chez Bruno à Lorgues, dans le Var (le spécialiste de la truffe).
En matière de vins, je garderai une émotion particulière pour le Bandol rouge dégusté chez Bruno, et pour le Pommard 1991 bu avec Bacchus, Salvatore et Madame Salvatore. Quelques beaux massacres de havanes pourraient aussi être dénoncés, en compagnie des susévoqués. L’Echelle de Jacob (Paris VIIème) a ainsi été le théâtre de l’exécution, avec les honneurs, de Partagas n° 2, puis de Punch dominicains, le tout sur fond de Glennmorangie 12 ans d’âge. Peut-être pourrez-vous récupérer dans les caniveaux de la rue de Tournon les vestiges de ces volutes sacrées…
L’objet principal de ce périple dans l’hexagone était le mariage de Salvatore. Mariage ô combien français, tel que nos amis Américains en rêveraient. Malgré tout le talent des magiciens de Las Vegas, il m’étonnerait qu’ils arrivent ne serait-ce qu’à la cheville de cette union célébrée dans les règles de l’art : mariage en jaquette pour les témoins (dont votre serviteur), forêts de chapeaux, officiers en uniforme, prêtre appartenant à la famille, église de village, maison bourgeoise de la mariée,
champagne coulant à flot, discours des pères et frères et sœurs, blagues des amis, ouverture du bal par une valse, puis rocks endiablés…
Jusqu’à la réception de lendemain de mariage, prétendument frugale, mais offrant montagnes de charcuterie et festivals de fromage… Bien entendu, les mariés auraient préféré sortir de l’église sous un soleil radieux, mais, comme on dit par chez nous (et je suis sûr que personne ne le leur a dit) : « Mariage pluvieux, mariage heureux ! ».
Edouard et Camille, je vous souhaite tous mes vœux de bonheur, auxquels j’associe d’autorité les millions de lecteurs des « Chroniques indianapoliennes » !