Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Chroniques transatlantiques"
"Chroniques transatlantiques"
Derniers commentaires
Archives
8 juin 2006

"Gunner Palace"

Quelques films commencent à être réalisés sur la guerre des Etats-Unis en Irak. Les Américains sont prompts à porter sur les écrans des épisodes récents de l'histoire contemporaine, ainsi que "United 93" et "World Trade Center" le prouvent.

"Gunner Palace" n'est pas une fiction. C'est un documentaire portant sur la vie au quotidien d'une unité d'artillerie de l'armée américaine (les "gunners", soit les artilleurs) qui a pris ses quartiers  dans un ancien palais de Ouday Hussein, l'un des fils de Saddam Hussein.

gunner_palace

Il ne faut donc pas compter sur un récit narratif avec un début et une fin, d'ailleurs, ainsi que l'énonce le commentateur à la fin du documentaire : "à la différence d'un film, il n'y a pas ici de "Happy end", la guerre continue".

Patrouilles sur les routes, humvees pris dans les embouteillages, chasses aux lanceurs de RPGs, recherches d'informations, tentatives de séduction des notables, opérations musclées chez des membres de la guérilla, actions humanitaires...

untitled9

Le reportage est touchant, pro-armée sans aucun doute (le réalisateur est un officier de réserve et les bénéfices sont affectés aux familles des soldats tombés au champ d'honneur), mais plus réservé sur les opérations conduites par l'armée américaine en Irak. La démotivation des troupes apparaît clairement : si l'officier responsable de l'unité déroule le discours officiel sans ciller ("nous sommes là pour les Irakiens et nous partirons lorsque la situation sera stabilisée"), les soldats disent ne pas avoir le sentiment de défendre leur pays, raison première de leur engagement.

L'unité d'artillerie en question est stationnée en Allemagne normalement, et était destinée à un choc frontal avec les troupes du Pacte de Varsovie. Ces types-là étaient préparés à faire la guerre, pas à occuper le terrain, à pacifier, à courir après les voleurs, à palabrer des heures durant avec les cheikh locaux. Ils passent le plus clair de leur temps à pourchasser un ennemi qui se dérobe devant eux. Ils sont attaqués au mortier pendant la nuit, ou sont victimes des IED (Improvised Explosive Device : bombes artisanales explosant au passage des véhicules américains), responsables du plus grand nombre de victimes américains jusqu'à présent.

soldiers_iraq

En parallèle de ces images de soldats risquant leur vie au quotidien, on entend les commentaires triomphants de la radio de l'armée américaine en Irak ainsi que des déclarations de Donald Rumsfeld sur "la situation en Irak qui se stabilise" et "les progrès qui sont réalisés jour après jour vers un Irak libre" : le décallage avec les images est cruel...

Quelques personnalités attachantes se dégagent :

  • Un jeune du Colorado âgé de 19 ans, engagé à 17 ans, expliquant sa fierté de rentrer un jour dans son patelin en vétéran, mais craquant à l'évocation de ses camarades tués en opération, et avouant : "tous ces morts ne servent à rien".

  • Un sergent féminin de 25 ans racontant en s'exclafant la surprise des Irakiens lorsqu'ils voient des femmes dans l'armée américaine.

  • Un jeune capitaine visitant un orphelinat et prenant un enfant dans ses bras : son épouse a accouché deux semaines auparavant, alors qu'il était en Irak.

  • De jeunes soldats noirs qui crient leur rage en chantant du rap.

  • Et, enfin, les traducteurs, informateurs, et soldats de la nouvelle armée irakienne. L'un d'eux, un informateur qui accompagne les soldats US dans toutes leurs opérations explique : "Certains nous considèrent comme des traîtres, mais nous faison cela pour l'Irak. Pour qu'un jour nous puissions vivre en paix, dans un pays libre." L'Irak aussi pourrait avoir ses harkis si les Américains partent en catastrophe, comme ils l'ont déjà fait dans le passé au Vietnam et au Cambodge.

1

Publicité
Commentaires
P
Il n'y a pas de quoi s'étonner de la démotivation des soldats américains en Irak quand on sait que cette armée est composée de latinos qui obtiennent ainsi leur naturalisation américaine, d'étudiants fauchés à qui l'US Army paye la fac après ou de noirs pour à qui on présente l'engagement comme alternative à la prison, comme jadis la Légion en Indochine pour les anciens collabos de Vichy...<br /> <br /> La vraie raison de la guerre en Irak est l'ouverture forcée d'un front "conventionnel" contre un ennemi d'un type nouveau pour une armée comme celle que décrit Marquette.
F
http://www.columbiatristar.fr/02/faucon_noir/<br /> http://www.sonypictures.com/homevideo/blackhawkdown/<br /> <br /> FoxTrot Bravo
F
Ce soir la petite lucarne nationale n°3 mettra sous nos yeux un film efficace et rythmé de Rydley Scott, "La chutte du faucon noir" (Black Hawk down) retraçant un épisode douloureux pour l'armée américaine. L'action -c'est le mot!- se déroule a Mogadiscio (Somalie) le 3 octobre 1993.<br /> <br /> Avec l'appui des Nations Unies, une centaine de marines américains de la Task Force Ranger est envoyée en mission pour assurer le maintien de la paix et capturer les deux principaux lieutenants et quelques autres associés de Mohamed Farrah Aidid, un chef de guerre local. L'opération de routine vire rapidement au cauchemar lorsque les militaires sont pris pour cibles par les factions armées rebelles et la population, résolument hostiles à toute présence étrangère sur leur territoire.<br /> A voir... ou à revoir. C'est du Brutal, comme dirait un de nos camarades.<br /> <br /> Bonne journée!<br /> <br /> FoxTrot Bravo<br /> à Paris, extérieur jour: plein soleil d'été.
"Chroniques transatlantiques"
Publicité
Newsletter
Publicité